investissement

Le champ de bataille mondial de l’intelligence artificielle : opportunités, enjeux financiers et rivalités géopolitiques.

500 Milliards d'investissement et 3 jours après plus de 1000 milliards de perte : la stratégie américaine ébranlée par un petit labo chinois

Publié le
8/2/25
, mis à jour le
8/2/25
February 8, 2025

L'intelligence artificielle est en train de bouleverser de nombreux équilibres. Hier, c'est celui des marchés financiers qui a été sérieusement secoué. Le titre Nvidia, locomotive du Nasdaq, a chuté de 16% et laisse ainsi s'évaporer plus de 530 Milliards de dollars, entrainant dans sa chute tout le secteur de la Tech. Rien de mieux pour attiser encore les rivalités géopolitiques entre l'Amérique qui se croyait en position hégémonique sur l'IA et la Chine qui vient lui contester cette position avec DeepSeek, une IA qui a coûté 1500 fois mois cher à développer que ChatGPT.

Entre la chute des valorisations boursières, l'initiative colossale du projet "Stargate" de 500 milliards de dollars annoncé par Donald Trump il y a quelque jours, et l'arrivée impromptue de nouveaux acteurs disruptifs, les investisseurs se demandent si cet écosystème technologique en ébullition annonce une révolution ou une crise imminente. Revenons ensemble sur ces signaux qui redessinent le rapport de force global.

Quand les marchés financiers respirent l’euphorie en accueillant l'essor des nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle (IA), le balancier peut vite osciller vers l’incertitude et la fébrilité.

Nvidia, longtemps consacrée comme une figure emblématique des avancées de l’IA grâce à ses puces haut de gamme permettant de doter les fabricants d'IA des capacités de calcul nécessaires, vient de subir une chute brutale. Le projet chinois "DeepSeek", sorti tout droit d'un laboratoire de recherche bouleverse la donne. Contournant l'embargo sur les fameuses puces de calcul Nvidia, la chercheurs chinois ont détourné des puces H800 bien moins chères et largement disponibles pour obtenir des résultats supérieurs au fameux modèle d'Open AI. Le tout pour un investissement de l'ordre de 6 Millions de dollars, quand il en a fallu plus de 11 Milliards pour le meilleur modèle de chatGPT. Evidemment, ces chiffres donnent le vertige aux investisseurs, berçés par le story telling bien rodé des américains, dont le dernier épisode était un modèle du genre : quelques jours à peine après son investiture, Donald Trump, dans son rôle assumé de conquérant musclé, annonçait 500 Milliards d'investissement dans l'IA sous le doux nom du projet "Stargate". Objectif visé : affirmer définitivement la suprématie technologique américaine sur l'IA. Le camouflet qu'il subi est donc de taille : en quelques semaines, avec quelques millions et quelques puces standards, un laboratoire de recherche chinois arrive à faire mieux que le leader américain en la matière.

Voilà qui écorne sérieusement la belle histoire originaire de la Silicon Valley et devant prendre racine au Texas. La crédibilité du président aux cheveux d'or en prends un coup ce qui entraîne une réallocation fébrile des capitaux des investisseurs au niveau mondial.

La chute de Nvidia : Une réaction exacerbée à l’apparition de DeepSeek

L’action de Nvidia a plongé de manière brutale (-16% sur la séance du 27 janvier) en raison de l’annonce fulgurante de "DeepSeek", une initiative technologique développée par des chercheurs chinois jusque-là sous le radar. Dotée d’une puissance disruptive dans le traitement de données, la technologie DeepSeek offre non seulement des performances comparables aux meilleurs modèles d'IA à une fraction du coût, mais elle ouvre aussi la possibilité d'applications plus vastes.

Qu’est-ce qui explique cette chute interne qui s'est propagée jusqu'aux indices européens comme la fébrilité constatée sur le CAC 40 ? Ce n’est pas simplement une question de compétitivité. Les marchés boursiers reflètent aussi les narratifs que croient les investisseurs. Nvidia a bâti sa croissance sur une croyance : ses GPU constituaient l’épine dorsale de toutes les innovations IA significatives. Mais ce leadership est aujourd’hui contesté, le narratif s'écroule ce qui provoque un basculement qui fait trembler les investisseurs.

Parallèlement, des indices comme le CAC 40, fortement exposés à ces tendances globales, montrent des signes de nervosité. Les entreprises françaises et européennes, dépendantes de l’IA pour accroître leur compétitivité, surveillent avec attention ces dynamiques, craignant des répercussions en cascade sur leur propre chaîne de valeur. Le cas Nvidia est plus qu’un exemple de volatilité boursière : il cristallise la part de risque d'un nouvel entrant porteur d'une innovation forte, qu'elle soit dans l'usage (la technologie) ou dans son coût.

Le programme Stargate : une riposte titanesque signée Donald Trump qui fait "Pschiitt"!

Dans ce contexte de concurrence exacerbée, les États-Unis, sous l’impulsion de l’administration Trump, ont présenté fièrement il y a quelques jours le projet "Stargate", dont la vocation était de dominer le "game". La course mondiale à l’intelligence artificielle qui semblait alors promise à Donald ne se joue pas qu'avec des grands effets d'annonces et des rivières de milliards. Les règles du jeu sont bien plus féroces, car le secret, l'adaptation et l'intelligence sont des armes silencieuses redoutables que l'adversaire chinois semble maitriser à la perfection.

Avec un budget colossal de 500 milliards de dollars, Stargate vise rien de moins que de dominer l’écosystème de l’IA. Ce programme est conçu pour développer des infrastructures massives, de nouvelles approches en machine learning et, potentiellement, des applications civiles et militaires avant-gardistes. Vu le contexte électoral américain – Donald Trump positionnant ce projet comme un signe de sa vision stratégique –, Stargate est aussi un enjeu politique majeur.

Mais pourquoi une telle somme pour un seul projet ? Outre les enjeux sécuritaires, Trump semble vouloir aller plus loin en refondant la structure même des marchés de l’innovation. Le programme Stargate pourrait créer un écosystème fermé, dirigé par des entreprises américaines, qu’il s’agisse de startups ou de géants technologiques existants.

Mais voilà que sur une petite annonce, les 500 Milliards de dollars se sont retrouvés dans l'autre camp avec un multiplicateur : Le sceteur de la Tech américaine a perdu plus de 1000 Milliars de dollars de valeur en une journée.

Les implications géopolitiques : Une lutte sous haute tension

Il serait simpliste de réduire ces dynamiques récentes à des rivalités commerciales. En réalité, elles révèlent une tension beaucoup plus large, celle d’un jeu d’échecs entre nations, où chaque pièce représente un atout technologique, économique et stratégique. Pour rivaliser avec Stargate, la Chine, via ses propres mégaprojets technologiques, semble être le principal adversaire des ambitions américaines.

Et au milieu de ce conflit hégémonique, Taïwan occupe une place stratégique. Revendiquée par la Chine depuis toujours et soutenue par les Etats-Unis dans leur indépendance, l'ile est aussi le lieu où se fabrique de nombreuses puces utilisées dans cette guerre technologique. Voilà de quoi monter encore d'un cran les tensions en mer de Chine.

Quant aux européens, bien que souvent réactifs au travers de leur marchés financiers, ils risquent de devenir spectateurs dans cette polarisation croissante entre les mastodontes américains et chinois. Le CAC 40, tout en étant impacté par les turbulences globales comme celle de Nvidia, illustre à quel point des indices boursiers peuvent être vulnérables aux décisions prises d'un côté ou de l’autre du Pacifique.

La question pour les investisseurs est donc claire : où investir dans ce contexte à la fois porteur et périlleux ? Autant le programme Stargate peut ouvrir de nouvelles avenues pour les entreprises américaines, autant l'agilité chinoise pourrait aussi signifier une allocation sous-optimale des ressources financières sur les marchés américains.

Le futur de l’intelligence artificielle : un croisement entre opportunité et fragilité

En synthèse, les récents événements – la chute inattendue de Nvidia, la montée de DeepSeek et le lancement massif de Stargate – sont moins un décor qu’une dynamique en plein essor. Cette période est à la fois exaltante et incertaine, offrant un potentiel immense pour repenser les modèles économiques globaux tout en exposant les failles systémiques des marchés financiers.

L’intelligence artificielle sera sans doute l’une des technologies clés du XXIe siècle. La domination dans ce domaine dépendra non seulement de l’innovation, mais aussi des stratégies géopolitiques et des visions que les différents acteurs réussiront à imposer.

Face à ces enjeux, une chose est certaine : que vous soyez investisseur, entrepreneur ou simple observateur, l’intelligence artificielle n'est pas qu'une bataille technique d'algorithmes. Elle sera conditionnée par des décisions complexes, oscillant entre intérêts financiers, compétition nationale, et aspirations à redessiner la société.

Animé par la mission de rendre la finance et l'économie plus claires et accessibles, Tristan aide à décrypter les tendances complexes et à explorer des voies alternatives pour répondre aux enjeux globaux de demain. Expert en finance durable, économie et transition énergétique, il partage ses analyses pour participer à la prise de conscience des enjeux et au progrès sociétal.

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Le champ de bataille mondial de l’intelligence artificielle : opportunités, enjeux financiers et rivalités géopolitiques.

Publié le
February 8, 2025
, mis à jour le
8/2/25
February 8, 2025

L'intelligence artificielle est en train de bouleverser de nombreux équilibres. Hier, c'est celui des marchés financiers qui a été sérieusement secoué. Le titre Nvidia, locomotive du Nasdaq, a chuté de 16% et laisse ainsi s'évaporer plus de 530 Milliards de dollars, entrainant dans sa chute tout le secteur de la Tech. Rien de mieux pour attiser encore les rivalités géopolitiques entre l'Amérique qui se croyait en position hégémonique sur l'IA et la Chine qui vient lui contester cette position avec DeepSeek, une IA qui a coûté 1500 fois mois cher à développer que ChatGPT.

Entre la chute des valorisations boursières, l'initiative colossale du projet "Stargate" de 500 milliards de dollars annoncé par Donald Trump il y a quelque jours, et l'arrivée impromptue de nouveaux acteurs disruptifs, les investisseurs se demandent si cet écosystème technologique en ébullition annonce une révolution ou une crise imminente. Revenons ensemble sur ces signaux qui redessinent le rapport de force global.

Quand les marchés financiers respirent l’euphorie en accueillant l'essor des nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle (IA), le balancier peut vite osciller vers l’incertitude et la fébrilité.

Nvidia, longtemps consacrée comme une figure emblématique des avancées de l’IA grâce à ses puces haut de gamme permettant de doter les fabricants d'IA des capacités de calcul nécessaires, vient de subir une chute brutale. Le projet chinois "DeepSeek", sorti tout droit d'un laboratoire de recherche bouleverse la donne. Contournant l'embargo sur les fameuses puces de calcul Nvidia, la chercheurs chinois ont détourné des puces H800 bien moins chères et largement disponibles pour obtenir des résultats supérieurs au fameux modèle d'Open AI. Le tout pour un investissement de l'ordre de 6 Millions de dollars, quand il en a fallu plus de 11 Milliards pour le meilleur modèle de chatGPT. Evidemment, ces chiffres donnent le vertige aux investisseurs, berçés par le story telling bien rodé des américains, dont le dernier épisode était un modèle du genre : quelques jours à peine après son investiture, Donald Trump, dans son rôle assumé de conquérant musclé, annonçait 500 Milliards d'investissement dans l'IA sous le doux nom du projet "Stargate". Objectif visé : affirmer définitivement la suprématie technologique américaine sur l'IA. Le camouflet qu'il subi est donc de taille : en quelques semaines, avec quelques millions et quelques puces standards, un laboratoire de recherche chinois arrive à faire mieux que le leader américain en la matière.

Voilà qui écorne sérieusement la belle histoire originaire de la Silicon Valley et devant prendre racine au Texas. La crédibilité du président aux cheveux d'or en prends un coup ce qui entraîne une réallocation fébrile des capitaux des investisseurs au niveau mondial.

La chute de Nvidia : Une réaction exacerbée à l’apparition de DeepSeek

L’action de Nvidia a plongé de manière brutale (-16% sur la séance du 27 janvier) en raison de l’annonce fulgurante de "DeepSeek", une initiative technologique développée par des chercheurs chinois jusque-là sous le radar. Dotée d’une puissance disruptive dans le traitement de données, la technologie DeepSeek offre non seulement des performances comparables aux meilleurs modèles d'IA à une fraction du coût, mais elle ouvre aussi la possibilité d'applications plus vastes.

Qu’est-ce qui explique cette chute interne qui s'est propagée jusqu'aux indices européens comme la fébrilité constatée sur le CAC 40 ? Ce n’est pas simplement une question de compétitivité. Les marchés boursiers reflètent aussi les narratifs que croient les investisseurs. Nvidia a bâti sa croissance sur une croyance : ses GPU constituaient l’épine dorsale de toutes les innovations IA significatives. Mais ce leadership est aujourd’hui contesté, le narratif s'écroule ce qui provoque un basculement qui fait trembler les investisseurs.

Parallèlement, des indices comme le CAC 40, fortement exposés à ces tendances globales, montrent des signes de nervosité. Les entreprises françaises et européennes, dépendantes de l’IA pour accroître leur compétitivité, surveillent avec attention ces dynamiques, craignant des répercussions en cascade sur leur propre chaîne de valeur. Le cas Nvidia est plus qu’un exemple de volatilité boursière : il cristallise la part de risque d'un nouvel entrant porteur d'une innovation forte, qu'elle soit dans l'usage (la technologie) ou dans son coût.

Le programme Stargate : une riposte titanesque signée Donald Trump qui fait "Pschiitt"!

Dans ce contexte de concurrence exacerbée, les États-Unis, sous l’impulsion de l’administration Trump, ont présenté fièrement il y a quelques jours le projet "Stargate", dont la vocation était de dominer le "game". La course mondiale à l’intelligence artificielle qui semblait alors promise à Donald ne se joue pas qu'avec des grands effets d'annonces et des rivières de milliards. Les règles du jeu sont bien plus féroces, car le secret, l'adaptation et l'intelligence sont des armes silencieuses redoutables que l'adversaire chinois semble maitriser à la perfection.

Avec un budget colossal de 500 milliards de dollars, Stargate vise rien de moins que de dominer l’écosystème de l’IA. Ce programme est conçu pour développer des infrastructures massives, de nouvelles approches en machine learning et, potentiellement, des applications civiles et militaires avant-gardistes. Vu le contexte électoral américain – Donald Trump positionnant ce projet comme un signe de sa vision stratégique –, Stargate est aussi un enjeu politique majeur.

Mais pourquoi une telle somme pour un seul projet ? Outre les enjeux sécuritaires, Trump semble vouloir aller plus loin en refondant la structure même des marchés de l’innovation. Le programme Stargate pourrait créer un écosystème fermé, dirigé par des entreprises américaines, qu’il s’agisse de startups ou de géants technologiques existants.

Mais voilà que sur une petite annonce, les 500 Milliards de dollars se sont retrouvés dans l'autre camp avec un multiplicateur : Le sceteur de la Tech américaine a perdu plus de 1000 Milliars de dollars de valeur en une journée.

Les implications géopolitiques : Une lutte sous haute tension

Il serait simpliste de réduire ces dynamiques récentes à des rivalités commerciales. En réalité, elles révèlent une tension beaucoup plus large, celle d’un jeu d’échecs entre nations, où chaque pièce représente un atout technologique, économique et stratégique. Pour rivaliser avec Stargate, la Chine, via ses propres mégaprojets technologiques, semble être le principal adversaire des ambitions américaines.

Et au milieu de ce conflit hégémonique, Taïwan occupe une place stratégique. Revendiquée par la Chine depuis toujours et soutenue par les Etats-Unis dans leur indépendance, l'ile est aussi le lieu où se fabrique de nombreuses puces utilisées dans cette guerre technologique. Voilà de quoi monter encore d'un cran les tensions en mer de Chine.

Quant aux européens, bien que souvent réactifs au travers de leur marchés financiers, ils risquent de devenir spectateurs dans cette polarisation croissante entre les mastodontes américains et chinois. Le CAC 40, tout en étant impacté par les turbulences globales comme celle de Nvidia, illustre à quel point des indices boursiers peuvent être vulnérables aux décisions prises d'un côté ou de l’autre du Pacifique.

La question pour les investisseurs est donc claire : où investir dans ce contexte à la fois porteur et périlleux ? Autant le programme Stargate peut ouvrir de nouvelles avenues pour les entreprises américaines, autant l'agilité chinoise pourrait aussi signifier une allocation sous-optimale des ressources financières sur les marchés américains.

Le futur de l’intelligence artificielle : un croisement entre opportunité et fragilité

En synthèse, les récents événements – la chute inattendue de Nvidia, la montée de DeepSeek et le lancement massif de Stargate – sont moins un décor qu’une dynamique en plein essor. Cette période est à la fois exaltante et incertaine, offrant un potentiel immense pour repenser les modèles économiques globaux tout en exposant les failles systémiques des marchés financiers.

L’intelligence artificielle sera sans doute l’une des technologies clés du XXIe siècle. La domination dans ce domaine dépendra non seulement de l’innovation, mais aussi des stratégies géopolitiques et des visions que les différents acteurs réussiront à imposer.

Face à ces enjeux, une chose est certaine : que vous soyez investisseur, entrepreneur ou simple observateur, l’intelligence artificielle n'est pas qu'une bataille technique d'algorithmes. Elle sera conditionnée par des décisions complexes, oscillant entre intérêts financiers, compétition nationale, et aspirations à redessiner la société.

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